Pour la première fois depuis un
demi-siècle, les scientifiques ont enregistré des bruits étranges à
la frontière entre la stratosphère et l'espace.
Pour l'instant, les chercheurs n'ont pas réussi à identifier
l'origine de ces sons mais l'intensité et la complexité des signaux
infrasonores sont frappantes. Les chercheurs préparent de nouvelles
expériences.
Les sons ont été enregistrés à l'aide d'un équipement développé par
un doctorant de l'Université de la Caroline du Nord, Daniel Bowman,
dans le cadre d'un projet de la NASA. Au cours de l'expérience, des
microphones spéciaux ont été transportés dans la haute atmosphère
par un ballon gonflé d'hélium. Il est monté à une altitude de 37.500
mètres, soit largement au-dessus du niveau des vols d'avions, mais
sous la frontière entre l'espace ouvert et les couches supérieures
de la stratosphère.
Les appareils ont enregistré des sifflements et des grésillements
d'une fréquence inférieure à 20 Hz. Pour l'oreille humaine, ces
signaux sont inaudibles. Pour entendre ces sons mystérieux, il faut
donc accélérer l'enregistrement du microphone.
"Cela fait penser aux X-files", dit Bowman, ajoutant être
surpris par l'intensité et la complexité du signal.
La source de ces bruits reste un mystère pour les scientifiques,
bien que de nombreuses suppositions et hypothèses existent. Par
exemple, certains croient qu'il s'agit de l'écho des vagues
océaniques, des vagues gravitationnelles, ou bien des turbulences de
l'air ou des interférences provoquées par le câble du ballon
d'hélium qui a monté l'équipement d'enregistrement en l'air. Les
phénomènes naturels tels que les tempêtes et les tremblements de
terre peuvent aussi engendrer ce genre de sons.
Malgré le fait que la source exacte des signaux de basse fréquence
ne soit pas encore identifiée, l'expérience est déjà reconnue comme
une grande réussite. Pour la première fois depuis 50 ans, un
enregistrement acoustique a été réalisé dans la stratosphère,
déclare Bowman. Les scientifiques se préparent déjà à une nouvelle
expérience cet été.
Ecouter les sons enregistrés sur le site du New Telegraph
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