Equipé d'un miroir primaire de 8,4
mètres de diamètre, le Large Synoptic Survey Telescope (LLST)
balayera la totalité du ciel plusieurs fois par semaine durant dix
années, afin d'en réaliser un modèle en trois dimensions tenant
compte de tous les changements survenus, créant ainsi une image
accélérée de l'évolution de l'Univers.
Et quelle image ! Le LSST sera doté de la plus puissante caméra
numérique jamais construite, développée en partie par des
laboratoires du CNRS, dotée d'un capteur de 3,2 gigapixels. Celle-ci
pourra prendre une vue de 15 secondes de pose toutes les 20
secondes, photographiant le ciel de manière systématique durant dix
ans ce qui lui permettra de réaliser un film en trois dimensions de
la totalité de l'Univers visible. Un tel document permettra
également de mesurer avec une précision inégalée les quantités
physiques associées à la matière et à l'énergie noire, pour nous
aider à mieux comprendre la structure même de l'Univers : on
parviendra ainsi à déterminer la position précise de plus de 10
milliards de galaxies, soit dix mille fois plus qu'aujourd'hui.
Les astronomes espèrent aussi qu'une telle banque de données les
aidera à mieux comprendre la nature de l'énergie noire, responsable
de l'accélération de l'expansion de l'Univers.
La première pierre du futur télescope a été posée le 14 avril 2015
par Michelle Bachelet, présidente du Chili, sur le site de Cerro
Pachón dans les Andes chiliennes. Il devrait voir sa première
lumière en 2019 et devenir pleinement opérationnel en 2022.
La caméra numérique la plus puissante au monde
A l'aide d'une caméra numérique comptant 3,2 milliards de pixels -
la plus puissante au monde - et grâce à une conception inédite à
trois miroirs, LSST permettra aux scientifiques d'étudier une vaste
zone du ciel jusqu'alors inaccessible. Sa conception lui permettra
d'observer les objets célestes alors qu'ils se modifient ou se
déplacent, donnant ainsi accès à des phénomènes fugaces telles les
explosions d'étoiles ou le passage d'astéroïdes.
Le télescope pourra ainsi détecter et cataloguer des milliards
d'objets dans l'Univers, les observer dans le temps et livrer ces
informations - pas moins de 30 téraoctets chaque nuit - aux
astrophysiciens du monde entier.
Le LSST est un projet en partenariat public-privé regroupant pour sa
construction trois pays : le Chili, où sera situé le télescope, les
Etats-Unis, via notamment la National Science Foundation (NSF) et le
Department of Energy (DoE), et la France, représentée par le CNRS.
Les équipes françaises participent à la construction de la caméra et
se mobilisent fortement pour le traitement des données issues du
télescope.
Situé à 2700 m d'altitude, le site du Cerro Pachón a été choisi dès
2006 pour son ciel sans nuage, son faible niveau de pollution
lumineuse et son climat sec, mais aussi pour la présence des
infrastructures nécessaires liées à deux autres télescopes
d'envergure déjà installés, le Gemini Sud et le Southern
Astrophysical Research Telescope (SOAR).
Sources principales : LLST - CNRS
Webcam sur le site de la construction du LLST
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