21 août 2015

 

Un génocide datant de 7000 ans découvert en Allemagne

 
Une équipe d'archéologues a découvert la trace d'un génocide exécuté il y a cinq millénaires, anéantissant la population d'un village entier.

Une étude des ossements retrouvés a révélé que des hommes, soit déjà adultes, soit enfants, avaient été enterrés en nombre dans une tombe commune datant du Néolithique, preuve d'un conflit armé qui a rayé de la carte une petite colonie. Les résultats de leurs recherches sont publiés dans le magazine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Les premières communautés agricoles sont apparues en Europe au début du Néolithique (5600-4900 av. J.-C.). La culture la plus répandue était celle de la céramique rubanée et linéaire. Les études récentes ont révélé que génétiquement, ces premiers agriculteurs étaient différents non seulement de leurs prédécesseurs sur ce territoire, mais aussi de leurs successeurs. La disparition de cette culture fut probablement due aux conflits armés, comme en témoignent les traces de deux massacres remontant au Néolithique sur le territoire de la ville allemande de Talheim et de la commune autrichienne d'Asparn-an-der-Zaya.

"Grâce à l'étude récente d'un charnier lié à la culture de la céramique rubanée et linéaire sur le territoire de la commune allemande de Schöneck, nous pouvons apporter une nouvelle preuve tangible d'un autre massacre, offrant de nouvelles informations sur le caractère de la violence dans cette culture. Au moins 26 personnes ont été battues à mort puis jetées dans une tombe commune", écrivent Christian Meyer de l'université de Mayence en Allemagne et ses collègues.

Le nouveau charnier a été découvert accidentellement en 2006 pendant la construction d'une route. La datation au carbone 14 a permis de le faire remonter à 5207-4849 av. J.-C.

L'étude des ossements a montré que dans la tombe se trouvaient essentiellement des hommes, soit déjà adultes, soit enfants. Les ossements de deux femmes adultes ont été retrouvés dans le charnier, mais il n'y avait pas d'adolescents âgés entre 9 et 15 ans. Les chercheurs pensent avoir découvert les traces d'une attaque qui a pratiquement rayé de la carte une colonie d'environ 30-40 personnes.

Meyer et ses collègues notent que certaines découvertes témoignent de la violence humaine à une époque plus reculée, mais il existe très peu de traces indiquant des conflits de masse en Europe prénéolithique.

Source : The massacre mass grave of Schöneck-Kilianstädten reveals new insights into collective violence in Early Neolithic Central Europe (PNAS).
 
 

 

 

 
 
 

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