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Une nouvelle image transmise par New Horizons
révèle une partie de la configuration centrale de Tombaugh Regio,
nom provisoirement donné à la vaste configuration en forme de cœur
en hommage à Clyde Tombaugh, découvreur de Pluton en 1930. Et comme
d'habitude, celle-ci est pleine de surprises.
La zone photographiée semble âgée d'une centaine de millions
d'années et est complètement dépourvue de cratères, ce qui semble
indiquer un remodelage récent par des processus géologiques qui
pourraient toujours être en cours. Située dans la partie médiane
gauche du "cœur de Pluton", elle présente une plaine gelée et
fissurée, ressemblant à ce que l'on trouve quelquefois sur Terre
dans les régions nordiques, que les scientifiques ont provisoirement
nommée 'Spoutnik Planum".
"Ce type de terrain n'est pas très facile à expliquer",
annonce Jeff Moore, du New Horizons Geology, Geophysics and
Imaging Team (GGI) pour le compte de l'Ames Research Center
de la Nasa, qui ajoute que "la découverte sur Pluton de très
jeunes plaines dépourvues de cratères dépasse toutes les attentes".
La surface apparaît fracturée, entièrement composée d'une mosaïque
de parcelles de formes irrégulières d'une vingtaine de kilomètres de
côté, bordées par ce qui semble être des creux peu profonds, qui
laissent entrevoir un matériau plus sombre sous la surface, alors
que d'autres paraissent composées d'alignements de collines.
Ailleurs, la surface semble être percée de petits trous qui
paraissent résulter d'un processus de sublimation, dans lequel la
glace sous-jacente serait directement passée de l'état solide à
l'état gazeux.
Deux théories s'affrontent actuellement pour expliquer la formation
de cette mosaïque. La première voudrait que ces formes irrégulières
soient le résultat de la contraction des matériaux de surface, à
l'exemple de ce qui se passe lorsque la boue sèche. La seconde
suggère qu'il s'agisse du produit d'un phénomène de convection,
comme ce que l'on observe lors d'une remontée de lave volcanique.
Dans le cas de Pluton, il s'agirait d'une remontée de méthane et
d'azote sous l'effet de la chaleur interne de Pluton, perçant une
couche de monoxyde de carbone solidifié en surface en formant les
craquelures observées.
Jean Etienne
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