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16 juillet 2015 |
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Pluton :
premières images en haute résolution, premiers résultats |
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La Nasa vient de révéler les premières images
en haute résolution de Pluton et de son principal satellite, Charon.
Et les surprises ne manquent pas !
Une photographie d'une région proche de l'équateur de Pluton apporte
une énorme surprise sous la forme d'une jeune chaîne de montagnes
s'élevant à plus de 3.500 mètres au-dessus de la surface de la
planète. Cette formation ne devrait pas être plus âgée que d'une
centaine de millions d'années, ce qui est extrêmement récent
comparativement aux 4,56 milliards d'années attribués au Système
solaire. Mais surtout, cette découverte majeure indique que Pluton
est une planète active, encore dans son processus de formation,
affirme Jeff Moore, du New Horizons Geology, Geophysics and
Imaging Team (GGI).
Selon Moore et ses collègues, l'absence totale de cratères dans
cette image confirme l'estimation du jeune âge de la région. Comme
le reste de la surface de Pluton, cette région a probablement été
mitraillée par les débris de la formation du Système solaire durant
des milliards d'années, puis une activité géologique récente aurait
effacé des cicatrices. "Il s'agit d'une des surfaces les plus
jeunes que nous ayons jamais observé dans le Système solaire",
s'enthousiasme Moore.
Contrairement aux lunes glacées entourant les planètes géantes
telles que Jupiter ou Saturne, Pluton ne peut pas être réchauffée
par les interactions gravitationnelles avec un corps planétaire
beaucoup plus massif; un autre processus doit nécessairement générer
une telle formation montagneuse. "Cela peut nous amener à
repenser quelles activités géologiques peuvent exister sur de
nombreux autres gelés", explique John Spencer, chef d'équipe
adjoint du GGI, qui ajoute que ces montagnes sont probablement
composées de roche et de glace d'eau.
En effet, bien que le méthane et l'azote sous forme solide
recouvrent une grande partie de la surface de Pluton, ces matériaux
ne sont pas assez résistants pour construire des montagnes. Un
matériau plus résistant a dû être nécessaire, comme de la glace
d'eau, pour créer ces pics. "A la température de Pluton, la glace
d'eau se comporte comme de la roche", déclare Bill McKinnon, de
l'Université de Washington.
Cette image a été prise environ 90 minutes avant le passage au plus
près de New Horizons, depuis une distance de 770.000 kilomètres de
la planète. Les plus fines structures observables mesurent environ 1
kilomètre.
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Crédit image:
NASA-JHUAPL-SwRI |
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Charon De
nouveaux détails remarquables de la plus grande lune de Pluton,
Charon, sont révélés sur cette image de l'instrument LORRI (Long
Range Reconnaissance Imager), prise le 13 Juillet 2015 depuis
une distance de 466.000 km.
Une bande de falaises et de parties creuses s'étend sur environ 1000
km de gauche à droite, ce qui suggère une fracturation généralisée
de la croûte de Charon, résultant probablement de processus
internes. En haut à droite, le long du bord courbe de Charon, on
aperçoit un canyon dont la profondeur est estimée de 7 à 9
kilomètres.
Les scientifiques de la mission ont été surpris par l'absence
apparente de cratères à la surface du satellite. Au sud de
l'équateur, à la partie inférieure de l'image, le terrain est
éclairé par les rayons obliques du soleil, créant des ombres
facilitant l'observation du relief. Même ici cependant, peu de
cratères sont visibles, indiquant une surface relativement jeune
récemment remodelée par l'activité géologique.
Un fin dépôt de matière sombre apparaît dans la région du pôle nord
de Charon, dont les limites sont assez diffuses. D'autres images en
haute résolution encore à venir devraient faire la lumière sur cette
zone énigmatique.
Cette image a été compressée afin de réduire sa taille et permettre
une transmission rapide, cependant ce traitement peut gommer
certains détails et réduire le contraste, rendant certaines parties
plus lisses qu'elles ne le sont réellement. La version non
compressée se trouve encore dans la mémoire de New Horizons et sera
transmise à une date ultérieure.
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Crédit image:
NASA-JHUAPL-SwRI |
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Présence irrégulière de méthane sur Pluton
Les spectres réalisés par l'instrument Ralph révèlent la présence de
méthane solide, avec de fortes différences d'un endroit à l'autre de
Pluton.
"Nous avons constaté qu'au niveau de la calotte polaire nord, la
glace de méthane est diluée dans une épaisse couche de glace
d'azote, ce qui se traduit par une forte absorption du rayonnement
infrarouge", déclare Will Grundy, du Lowell Observatory,
Flagstaff, Arizona. Dans l'une des zones équatoriales visuellement
sombres, la glace de méthane présente une absorption moins
prononcée, ce qui indique une texture très différente. "Le
spectre paraît indiquer que le méthane est moins dilué dans l'azote,
ou que la structure est très différente", spécule Grundy.
On peut comparer cette observation à un exemple bien terrestre :
alors qu'une couche de neige propre et fraîche présente un aspect
blanc brillant, la glace polaire compactée vire au bleu. L'équipe de
scientifiques chargée de l'analyse des données de Ralph a débuté les
travaux afin de déterminer les compositions précises des régions
distingues de Pluton.
Ceci est le premier spectre fourni par Etalon Imaging Spectral
(Eis), faisant partie de l'instrument Ralph. Les observations ont
été faites à trois longueurs d'onde de la lumière infrarouge. Ici,
le bleu correspond à une longueur d'onde de 1,62 à 1,70 micromètres,
un canal couvrant une bande d'absorption moyenne forte de la glace
de méthane, le vert (1,97 à 2,05 micromètres) représente un canal où
la glace de méthane ne pas absorber la lumière, et le rouge (2,30 à
2,33 micromètres) est un canal où la lumière est très fortement
absorbée par la glace de méthane. Les deux zones correspondant aux
observations de Ralph sont indiquées à droite. Notez que
l'absorption de la longueur d'onde du méthane est beaucoup plus
forte dans la région nord que dans la zone équatoriale plus sombre.
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Crédit image:
NASA-JHUAPL-SwRI |
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