L'étude menée par une équipe d'astronomes
américains à partir d'une simulation par ordinateur a montré que
l'Univers comporte beaucoup moins de galaxies qu'on le croyait
jusqu'ici. Et pas qu'un peu, car il pourrait s'évérer des dizaines
de fois plus "vide" que ce qui était estimé.
Les galaxies à portée visuelle des instruments d'aujourd'hui ne
représentent qu'une très faible partie de leur nombre total dans
tout l'Univers, qui ne sera d'ailleurs probablement jamais connu
avec exactitude. Jusqu'à ce jour, les astronomes estimaient le
nombre total de galaxies restantes invisibles en extrapolant leurs
observations générales.
Mais selon le directeur de l'étude Brian O'Shea de l'université de
Michigan, publiée dans Astrophysical Journal Letters, "les
anciennes estimations partaient du fait que le nombre de galaxies à
faible brillance de surface dans l'Univers précoce était entre 100
et 1000 fois supérieur aux rares structures à brillance élevée que
nous pouvons observer grâce au télescope Hubble. Maintenant, les
chercheurs pensent qu'elles sont bien moins nombreuses, dix, voire
cent fois". Les travaux ayant abouti à cette découverte ont été
menés par des chercheurs des Universités de Californie, du Michigan
et de Géorgie.
L'équipe de recherche a élaboré une simulation par ordinateur afin
de reconstituer les processus d'évolution de l'Univers précoce,
prenant en compte l'apparition des premières galaxies par la
condensation des gaz primitifs, et leurs multiples interactions. Ce
logiciel, qui exige une puissance de calcul peu commune, a été
exécuté sur le super-ordinateur
Blue
Waters de la Fondation nationale pour la science (NSF) des
USA. Les résultats ont ensuite été comparés aux données obtenues par
l'étude du rayonnement des galaxies visibles.
La confrontation des résultats ont entièrement confirmé ce que les
scientifiques soupçonnaient déjà, leur permettant de conclure sans
équivoque que les anciennes estimations étaient incorrectes,
notamment parce que certains éléments brillants de surface composant
certaines galaxies avaient été considérés autrefois comme des
formations à faible brillance autonomes. La simulation n'a pas non
plus révélé, comme certains le pensaient jusqu'ici, un nombre
exponentiellement croissant de galaxies à faible brillance.
Brian O'Shea annonce que ces résultats pourront être confirmés avec
plus de précision lors de la mise en service du télescope spatial
James Webb, dont le lancement est prévu en 2018.
Jean Etienne
Source principale :
Probing the Ultraviolet Luminosity Function of the Earliest Galaxies
with the Renaissance Simulations.
|