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7 juillet 2015 |
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La vie a été
détectée sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, selon deux
astrophysiciens |
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Le professeur Chandra Wickramasinghe, de
l'Université de Buckingham et directeur du Cardiff Centre for
Astrobiology ainsi que son collègue Max Willis de l'Université de
Cardiff affirment que la preuve d'une présence de vie est sans
équivoque sur le noyau de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko.
Les deux astrophysiciens estiment que l'explication la plus
plausible pour certaines caractéristiques observées par la sonde
européenne Rosetta et l'atterrisseur Philae, comme sa croûte noire
riche en matière organique, est la présence d'organismes vivants
sous la surface.
Chandra Wickramasinghe, qui a participé il y a quinze ans à la
conception de Rosetta pour le compte de l'Agence Spatiale Européenne
(ESA), est persuadé que les comètes peuvent renfermer dans le sein
de leur matière poreuse des abris, des logements naturels pour des
microorganismes extrêmophiles, similaires à ceux que l'on découvre
en certaines régions particulièrement inhospitalières de la Terre,
comme en Antarctique.
Selon le chercheur, les comètes, qui ont contribué à apporter une
partie de l'eau présente sur notre planète, doivent nécessairement y
avoir déposé de la matière provenant des confins du Système solaire
lors de sa formation. Et il pousse le raisonnement encore plus loin,
en affirmant que les conditions environnementales sur une comète
telle que 67P/Tchourioumov-Guérassimenko sont plus favorables au
maintien et au développement d'une forme de vie microbienne
lorsqu'elle s'approche du Soleil que celles qui règnent en Arctique
ou en Antarctique, où ces formes de vie existent pourtant.
"Nous affirmons que les données transmises par les sondes en
provenance de la comète sont, à mon avis, sans équivoque, et
démontrent que des microorganismes sont impliqués dans la formation
des structures de glace, la prépondérance des hydrocarbures
aromatiques et l'aspect très sombre de la surface du noyau. Ces
aspects ne sont pas faciles à expliquer en termes de chimie
prébiotique, car la croûte sombre recouvrant la surface, maintenue
quasiment en ébullition par la chaleur du Soleil, ne peut se
renouveler à un rythme aussi rapide sans cette explication",
affirme Chandra Wickramasinghe.
"La sonde Rosetta a déjà démontré que la comète ne devait pas
être considérée comme un corps très froid et inactif, mais qu'elle
était le siège de phénomènes géologiques violents et pourrait se
révéler plus hospitalière aux microorganismes que l'Arctique et
l'Antarctique", assure pour sa part Max Willis.
Un autre indice de présence de vie, pointé par le professeur Chandra
Wickramasinghe, est la découverte par la sonde Rosetta de "grappes
de particules" organiques dans les gaz éjectés par la comète, qui
semblent similaires à certains microorganismes tels des spores, qui
peuvent être facilement recueillis dans la haute atmosphère
terrestre. |
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Ces bactéries
ont survécu deux années à la surface de la lune. |
Si cette hypothèse se confirme, elle renforcerait
la théorie de la panspermie, selon laquelle la vie pourrait s'être
répandue à travers l'espace par l'intermédiaire de météorites, a
fortiori de comètes. Une théorie d'ailleurs confirmée sur le plan
pratique, puisque des bactéries (Streptococcus mitis)
accidentellement présentes à l'occasion d'une contamination sur la
sonde lunaire Surveyor 3 ont été retrouvées sur l'un de ses
instruments, prélevé par les astronautes de la mission Apollo 12
deux ans plus tard et ramené sur Terre. Après tout ce temps passé
dans le vide spatial, les bactéries, au nombre d'une centaine, ont
pu être réactivées en laboratoire et se sont reproduites
normalement.
Une autre conséquence serait que l'apparition de la vie serait loin
d'être une "exclusivité terrestre", puisque lors de la formation du
Système solaire, les comètes (et autres débris) ont abondamment
"arrosé" toutes les planètes, y compris Mars et Vénus. Or, aucune
des sondes qui se sont posées à la surface de ces astres n'était
équipée d'instruments capable de détecter la présence de
microorganismes, même sous une forme fossile. A ce sujet, le
professeur Chandra Wickramasinghe regrette profondément que l'ESA
ait refusé sa suggestion, lors de la conception de Rosetta,
d'inclure un instrument de détection de la vie.
"Les microorganismes pourraient se développer sous la surface, ce
qui entraînerait la formation de poches de gaz à haute pression,
puis briseraient la glace en libérant ces particules organiques. En
produisant certains sels à l'instar de microorganismes terrestres,
ils pourraient résister à des températures jusqu'à 40 degrés sous
zéro tout en restant actifs", affirme le chercheur, qui précise
que les régions de la comète exposées au Soleil approchaient déjà
ces températures en septembre 2014 alors qu'elle se trouvait encore
à 500 millions de kilomètres du Soleil et commençait à peine à
émettre ces jets de gaz.
Le 13 août de cette année, 67P/Tchourioumov-Guérassimenko atteindra
son périhélie à 186 millions de kilomètres du Soleil. Or plus sa
température augmentera, plus ses jets de gaz et de poussière
augmenteront, et plus ses microorganismes devraient être actifs,
selon les chercheurs. A ce moment, Rosetta, en orbite autour de la
comète, et surtout Philae à sa surface seront aux premières loges
pour observer ce phénomène.
Jean Etienne
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La comète
67P/Tchourioumov-Guérassimenko observée depuis la sonde Rosetta.
Crédit : ESA. |
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Gros plan sur la
surface de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Crédit : ESA. |
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La sonde Surveyor
3 retrouvée lors de la mission Apollo 12 le 22 novembre 1969.
L'astronaute Alan Beau prélève la caméra, qui sera ramenée sur
Terre. Crédit : Nasa. |
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