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La terraformation de Mars reste un des sujets
préférés des auteurs de science-fiction, et on sait à quel point ce
genre de littérature peut se révéler prémonitoire. Aussi les idées
ne manquent-ils pas pour rendre la Planète rouge habitable, et cette
fois c'est la DARPA qui dévoile son propre projet.
La DARPA (Defense
Advanced Research Projects Agency) affirme pouvoir
progressivement réchauffer et enrichir l'atmosphère martienne au
moyen d'organismes génétiquement modifiés, non seulement de simples
bactéries, mais des multicellulaires beaucoup plus élaborés. Mars
pourrait ainsi à terme être transformée en une planète plus
appropriée à la vie et ressemblant davantage à la Terre.
L'agence a déjà élaboré le programme DTA Gview, qualifié de "Google
Maps des génomes" par Alicia Jackson, directrice adjointe du nouveau
département des technologies biologiques de DARPA. En sélectionnant
un organisme se trouvant dans cette base de données, les chercheurs
peuvent immédiatement obtenir la liste des gènes connus et des
endroits où ils se trouvent dans le génome.
L'agence souhaite trouver et sélectionner les meilleurs gènes de
tout organisme, puis les introduire dans d'autres formes de vie. De
telles expériences seront d'abord menées avec des bactéries et
d'autres organismes, et par la suite avec des organismes
multicellulaires. Il est ensuite prévu de planter et cultiver à la
surface de Mars des plantes, des bactéries et des algues capables de
réaliser la photosynthèse, ce qui augmenterait la production de gaz
à partir du sol martien et élèverait la pression atmosphérique au
niveau du sol.
Un développement en deux phases
Une atmosphère suffisamment dense et l'abondance de l'eau (le
sous-sol martien en contient en quantité, qui ne demande qu'à être
libérée) accélèrerait le développement bactérien, une première phase
nommée écopoïèse. En effet, certaines formes de vie supportent
l'absence d'oxygène atmosphérique et pourraient donc proliférer dans
les conditions nouvellement créées sur Mars. Se nourrissant du CO2
pour la photosynthèse, ces bactéries introduiraient progressivement
de l'oxygène dans l'air martien, ouvrant la voie à des plantes
supérieures lorsque la pression partielle atteindra un millibar.
Mais en laissant libre cours à la nature, des conditions viables
pour l'homme, c'est-à-dire un minimum vital de 250 millibars de
pression atmosphérique, ne serait pas atteint avant un millénaire.
C'est là qu'interviendraient des bactéries, des plantes et des
algues génétiquement modifiées pour arriver à ce résultat beaucoup
plus rapidement, ce qui constituerait la deuxième phase de la
terraformation.
De nombreuses inconnues se dressent cependant devant les chercheurs
de la DARPA avant de pouvoir mener un tel projet à bien. Surtout, il
est nécessaire d'obtenir la certitude absolue qu'aucune forme de vie
primitive ne persiste actuellement sur Mars ou dans son sous-sol,
risquant d'être irrémédiablement contaminée et détruite par des
organismes terrestres, ce qui constituerait une véritable
catastrophe à la fois écologique et scientifique.
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