Plus d'une cinquantaine de missions
lunaires, y compris les six vols habités Apollo, ont eu pour
destination notre satellite artificiel et 40 ans plus tard nous
n'avons pas une représentation complète du potentiel qu'elle nous
offre. Depuis maintenant plusieurs mois des projets de programmes
lunaires sont annoncés, signe d'une réactivation de l'attraction
sélène.
Jusqu'à nos jours toute l'activité humaine terrestre a dépendu
uniquement des ressources de notre planète, n'est-il pas temps de
s'intéresser aux ressources énergétiques illimitées et aux matières
premières que pourrait nous fournir l'espace et en particulier la
lune ? Les agences spatiales nationales se sont emparés du sujet,
répondant ainsi par l'affirmative à cette question.
Le programme russe
Trois étapes pour partir à la reconquête de la Lune. Moscou envisage
ainsi d'envoyer un premier engin robotisé sur la Lune en 2018, puis
une mission habitée pour 2030. Au dernier stade de ce programme, en
2030, des cosmonautes utiliseraient les ressources locales pour
bâtir les infrastructures d'une première base lunaire, suivie de la
construction d'observatoires qui permettraient de faire des
recherches sur la Terre et l'Espace. Le nouveau programme lunaire
russe envisage la possibilité d'une coopération internationale, mais
il souligne que "l'indépendance du programme lunaire doit être
garantie quelles que soient les conditions et l'étendue de la
participation qu'y prendront les partenaires étrangers". L'agence
spatiale russe a ainsi approché son homologue européen, l'ESA, et
des agences nationales pour rejoindre ce programme.
La Russie n'est pas la seule à envisager d'aller sur la Lune. Les
agences spatiales de la Chine, de l'Inde et du Japon travaillent
également sur des programmes d'exploration, tandis que, signe des
temps, une firme privée californienne, Moon Express, envisage
d'envoyer un premier vaisseau spatial automatisé dès l'année
prochaine. Quant à la NASA, malgré d'importantes coupes budgétaires,
elle a jeté son dévolu sur Mars ...
La Lune fait l'objet également d'une course vers les pôles. Au sud
se trouve en effet le cratère le plus important, plus de 12km de
profondeur. Cette région de la Lune reste dans l'ombre. Elle
renfermerait de la matière fossilisée, datant des origines de notre
système solaire ; de même de l'eau sous forme de glace serait
disponible en grandes quantités, de l'hélium, du carbone. Les roches
lunaires seraient riches en matières premières, magnésium,
aluminium, silice, fer, titane. Qui plus est un lancement à partir
de la surface de la Lune vers l'orbite terrestre demanderait une
énergie vingt fois moindre qu'un lancement de la Terre vers une
orbite terrestre.
Et pendant ce temps...
Une sonde chinoise a déjà effectué un aller-retour vers notre
satellite pour préparer la mission de retour d'échantillons
lunaires. Un petit tour et puis revient. Tel était le programme de
la sonde chinoise Chang' e 2 envoyée en 2013 vers la Lune pour
préparer la mission de retour d'échantillons lunaires Chang' e 5,
prévue en 2017. Les Chinois voulaient s'assurer qu'ils maîtrisent la
technologie permettant d'effectuer un aller-retour vers notre
satellite, puis une rentrée atmosphérique à haute vitesse. C'est
chose faite.
Beaucoup de projets, d'ambition mais les budgets seront-ils au
rendez-vous ?
Sources :
Ian Crawford (the Conversation) ; lenta.ru ; les Izvestia ; Ciel et
espace
Bulletins-Electroniques.com
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