Mais récupérer
un engin spatial de retour de notre satellite naturel se révèle
autrement complexe qu'un retour depuis l'orbite terrestre, technique
déjà maîtrisée par les techniciens chinois; à une vitesse de 28.000
km/h correspondant à la vitesse de satellisation se substitue en
effet celle d'une trajectoire en constante accélération depuis notre
satellite naturel, qui est d'environ 40.000 km/h. Avec des
conséquences proportionnelles sur la conception du bouclier du
vaisseau spatial, qui devra être adapté en conséquence.
On s'en
souvient, la Nasa dut faire face à un problème identique à l'aube de
son programme Apollo qui devait se conclure par l'arrivée des
premiers hommes sur la Lune. Car ces hommes, il fallait aussi les
récupérer ! Afin de mettre au point les capacités de retour depuis
la Lune, il fut décidé de profiter du premier vol d'essai du lanceur
Saturne 5 en embarquant un exemplaire de vaisseau Apollo (Apollo 4)
et de son module de service (SM). Placé d'abord sur une orbite de
185 km, celui-ci fut ensuite accéléré afin d'atteindre une altitude
de 18.076 km. La mise en route du moteur du SM conféra alors à
l'ensemble une vitesse de 40.000 km/heure afin de simuler une
rentrée depuis la région lunaire. Cette opération se déroula
parfaitement et la cabine amerrit dans d'excellentes conditions à 16
km du site prévu.
La sonde envoyée
ce 24 octobre par la Chine semble suivre la même logique de
répétition, en vraie nature, d'un vaisseau de retour depuis la Lune,
ce qui expliquerait d'ailleurs pourquoi cet engin, considéré comme
un simple essai technique, n'ait pas reçu de nom officiel.
On sait par
ailleurs que les techniciens chinois ont choisi de suivre, non une
trajectoire de retour direct, mais une technique de rebond
atmosphérique avant d'amorcer le retour. Cette procédure présente
l'avantage de ralentir le vaisseau avant de pénétrer dans les
couches denses de l'atmosphère terrestre, donc de réduire la
température du bouclier, mais exige en contrepartie une trajectoire
plus précise, mieux maîtrisée, d'où l'intérêt d'une répétition en
grandeur réelle.
Selon l'agence
spatiale chinoise, la sonde, qui devrait contourner la Lune le 27
octobre, devrait atterrir en Mongolie Intérieure, dans le nord de la
Chine, le 1er novembre.
Après une
nouvelle mission Chang'e-4, prévue à l'origine comme "doublure" de
l'atterrisseur Chang'e-3, une nouvelle étape prévoit les lancements
de Chang'e-5 et Chang'e-6 à partir de 2017 afin de recueillir des
échantillons de sol lunaire et les ramener sur Terre.
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