Voici les successeurs de la navette spatiale américaine

 

La Nasa a dévoilé ce mardi 16 septembre quels seront les successeurs de la navette spatiale dans le cadre de l'envoi d'hommes dans l'espace, et plus particulièrement vers la Station Spatiale Internationale.

Sans surprise, ce sont le CST-100 de Boeing et le Dragon de la société californienne Space-X qui ont été retenus, l'agence américaine faisant ainsi le choix de désigner un constructeur principal, Boeing, dont la réputation dans le domaine spatial n'est plus à faire, et une solution de rechange non moins fiable puisque la capsule Dragon a le mérite d'avoir déjà volé dans sa version cargo.

Le CST-100 de Boeing

Le CST-100 (CST est l'acronyme de Crew Space Transportation c'est-à-dire en anglais Transport spatial d'équipage) véhicule spatial réutilisable capable de transporter un équipage de sept astronautes proposé par la société Boeing en collaboration avec Bigelow Aerospace pour réaliser la relève des équipages de la Station spatiale internationale. Ses caractéristiques externes se rapprochent de celles du vaisseau Apollo mais peut transporter jusqu'à sept astronautes au lieu de trois, et incorpore le système chargé d'éjecter la capsule en cas de défaillance du lanceur.

 

 

CST-100 de Boeing (vue d'artiste). Crédit Nasa

 

L'agence spatiale américaine a octroyé au projet de Boeing successivement 18 M$ pour les études préliminaires, 92,3 M$ dans le cadre de la phase 2 en avril 2011 et 460 M$ en aout 2012 pour la phase CCiCap (Commercial Crew Integrated Capability). Il est prévu que le CST-100 soit assemblé au centre spatial Kennedy dans un ancien bâtiment utilisé pour l'entretien de la navette spatiale américaine, l'Orbiter Processing Facility 3 (OPF 3).

Le CST-100 dispose d'une autonomie de 48 heures en orbite terrestre mais est conçu pour rejoindre la station spatiale internationale en 8 heures, où il peut resté amarré 210 jours, jouant ainsi le rôle de vaisseau de liaison ou de secours en cas d'évacuation urgente.

Le lancement s'effectuera au moyen d'une nouvelle version de l'Atlas V certifiée pour les vols humains. A cette fin, elle devra être équipée d'un système EDS (Emergency Detection System) devant détecter en temps réel les problèmes affectant les propulseurs ou le comportement du lanceur durant la phase propulsée et déclencher l'éjection du véhicule spatial. Un étage Centaur à deux moteurs composera le deuxième étage, dont les spécifications précisent que le vol pourra se poursuivre même en cas d'extinction prématurée d'un des deux propulseurs.

 

 

Maquette du CST-100 dépouillée de son revêtement externe. Crédit Nasa

 

Le vaisseau Dragon de Space-X

La capsule Dragon V2 de SpaceX comporte également sept places. Dérivée de la capsule Dragon qui a déjà effectué cinq vols parfaitement réussis vers l'ISS pour livrer du fret et ramener des charges sur Terre, elle sera lancée par la fusée Falcon 9 du même constructeur, dont onze exemplaires ont déjà volé avec succès.

 

 

Vaisseau ravitailleur automatique Dragon capturé en orbite par le
bras manipulateur de la Station Spatiale Internationale. Crédit Nasa

 

Développé à l'origine pour le compte de la Nasa, le vaisseau Dragon de la firme californienne Space-X a été développé pour le compte de la Nasa initialement pour le transport et le retour de fret vers la Station Spatiale Internationale. Il est d'ailleurs actuellement le seul engin capable de ramener une quantité significative de matériaux depuis l'ISS, aucun autre vaisseau ravitailleur ne possédant la capacité de revenir au sol.

La NASA a passé contrat avec SpaceX en décembre 2008 dans le cadre du programme Commercial Orbital Transportation Services (COTS) pour la fourniture de 12 capsules ayant une capacité cargo totale de 20 tonnes au minimum pour un montant de 1,6 milliard de $. Les clauses du contrat prévoient qu'il peut être étendu jusqu'à concurrence d'un montant de 3,1 milliards de $.

Le premier exemplaire a été lancé le 8 décembre 2010 par une fusée Falcon 9 de la même société dans le cadre du premier vol de qualification exigé par la NASA pour valider le fonctionnement du système de transport spatial. Depuis, quatre autres vols opérationnels ont été parfaitement réussis en 2012 (2 vols), 2013 et 2014.

La présentation du vaisseau dans sa version habitable (Dragon V2) a eu lieu en mai 2014. Récupérable et réutilisable, le retour de la partie habitée s'effectuera sur le sol ferme au moyen de 8 rétropropulseurs montés par paires à la base du vaisseau, une formule jusqu'à présent inédite aux Etats-Unis. Ce système de propulsion pourra aussi être utilisé pour arracher l'engin à un lanceur défaillant en cas de lancement avorté, ce qui dispense de l'installation de l'habituelle tour de sauvetage. Toutefois, Dragon V2 emportera aussi un système de parachutes de secours en cas de défaillance des rétropropulseurs.

Les contrats prévoient à présent la réalisation d'un test en vol par entreprise, avec au moins un astronaute de la Nasa à bord afin de vérifier le fonctionnement du lanceur et du vaisseau entièrement intégré, avec manœuvres en orbite et amarrage à l'ISS.

En confiant les transferts d'équipage au secteur privé, la Nasa pourra se concentrer sur l'utilisation et la conduite d'expériences à bord de la Station Spatiale Internationale, ainsi que sur la construction de lanceurs et d'engins spatiaux pour l'exploration de l'espace lointain, y compris les vols à destination de Mars.

 

 

Maquette du Dragon V2 (version habitable) présentée par Space-X. Crédit Space-X

 
 
 

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