Un groupe
international de chercheurs, avec la participation de l'Observatoire
astronomique de l'Université de Valence (Espagne) a observé pour la
première fois les variations de luminosité produites au sein d'un
trou noir.
Située à 260
millions d'années-lumière de nous dans la constellation de Persée,
la galaxie IC 310 est connue pour renfermer en son centre un trou
noir super-massif. Les variations d'intensité du rayonnement gamma
qui en est émis, en fait les plus fortes variations d'éclat jamais
observées à ce jour pour un objet extragalactique, portent sur une
échelle de temps de seulement cinq minutes et viennent de faire
l'objet d'une publication le 5 novembre dans Science.
Cette
observation a été permise au moyen du télescope
MAGIC (Major
Atmospheric Gamma-ray Imaging Cherenkov Telescope) de l'île de
La Palma, et a été confirmée depuis le réseau européen du
VLBI (Very
Long Baseline Interferometry).
La "surface" du
trou noir, aussi appelé "horizon des évènements", c'est-à-dire la
distance limite par rapport à son centre à l'intérieur de laquelle
rien ne peut s'échapper, est d'environ 450 millions de kilomètres,
soit approximativement le triple de la distance Terre-Soleil.
Autrement dit, 25 minutes-lumière.
Or, selon
Eduardo Ros, chercheur à l'Institut Max-Planck de radioastronomie de
l'Université de Valence, un objet tel que celui-ci ne peut modifier
entièrement son éclat en moins de temps que le rayonnement n'en met
pour parcourir la distance entre sa source d'émission et cette
"surface" où il devient visible. Par conséquent, la région d'où
proviennent les radiations gamma observées doit se situer plus bas
que cet "horizon des évènements", au sein même du trou noir, selon
les chercheurs. Cela implique que les astronomes ont réussi à
observer la galaxie IC 310 dans un luxe de détails inégalé, jusqu'à
l'intérieur de son trou noir central. Reste maintenant à découvrir
ce qui se passe réellement dans ce piège gravitationnel.
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