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Le lanceur
Energya emportant (sur le flanc) le satellite militaire
Polyus. Notez la mention peinte en blanc "MIR-2". Crédit
RKK-Energya. |
Ce moteur-fusée
dérive du RD-170, mis au point par l'astronautique russe entre 1976
et 1986 par le bureau d'études du chef constructeur Valentin
Glouchko implanté à Saint-Pétersbourg pour équiper chacun des quatre
propulseurs d'appoint de la fusée Energya, lancée seulement à deux
reprises : en 1987 pour le lancement du satellite militaire Polyus
(qui aurait dû constituer le noyau central de la nouvelle station
Mir-2) qui ne put se placer en orbite suite à un défaut de guidage,
et pour le lancement réussi de la navette soviétique Bourane en
1988. Doté de quatre chambres de combustion alimentées par deux turbopompes en kérosène et oxygène liquides, le RD-170
développait une poussée de 790 tonnes au niveau du sol, une
puissance jamais dépassée à ce jour.
Il fut par la
suite décliné en une version ne comportant que deux chambres de
combustion, le RD-180, dont les droits seront achetés au début des
années 90 par la Division des Systèmes Spatiaux de General Dynamics
(englobée en 1993 par Lockheed Martin). Le motoriste Pratt & Whitney
se chargera ensuite de l'adapter sur le lanceur lourd Atlas II A-R,
ensuite rebaptisé Atlas III, puis sur l'actuelle Atlas V dont il
équipe les deux propulseurs d'appoint et le premier étage.
Jusqu'à présent,
ce moteur vendu conjointement par Pratt & Whitney et par Energomach,
mais exclusivement fabriqué en Russie, a permis le lancement, entre
autres, de Mars Reconnaissance Orbiter (2005), New Horizons (2006,
actuellement en route vers Pluton), Lunar Reconnaissance Orbiter (2009), Solar
Dynamics Observatory (2010), Juno (2011, actuellement en route vers Jupiter),
et Curiosity (2011). Avec une poussée de 383 tonnes au sol et de 415
tonnes dans le vide, il reste le plus puissant
moteur-fusée actuellement en service.
Il est à noter
que le RD-170, dans une version améliorée dénommée RD-171 (tuyères
orientables à 6,3°) équipe toujours le lanceur russe Zenit 2 utilisé
depuis Baïkonour ainsi que sa variante Zenit 3SL commercialisée par
la société américaine Sea Launch pour la mise en orbite de
satellites commerciaux depuis une plate-forme mobile dans l'Océan
Pacifique.
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