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Avec la saison des Fêtes qui approche à
grands pas, on se laisse un peu aller, notamment avec l’alcool. Or,
si quelques verres de plus pour trinquer s’oublient vite, ils
peuvent s’avérer dangereux pour les jeunes adultes.
En effet, d’après une nouvelle étude de l’Université Concordia,
récemment publiée dans la revue
Alcoholism: Clinical and Experimental Research, les
adolescents qui consomment régulièrement de l’alcool risquent de
boire avec excès au moins jusqu’à la mi vingtaine.
En outre, les habitudes développées à l’adolescence risquent plus de
subsister chez les jeunes hommes ainsi que chez ceux et celles qui
stoppent leurs études prématurément ou qui tendent à avoir un
comportement impulsif.
Le problème
"La plupart des gens ne savent pas qu’ils sont en train de
s’adonner au calage d’alcool, aussi appelé beuverie
express", explique le dr Erin O’Loughlin, coauteure de l’étude et
chercheuse au Programme Indépendant et au Département des sciences
de l’exercice à Concordia.
"Même s’ils savent qu’ils sont soûls, ils ignorent ceci : le fait
de boire quatre verres consécutifs par jour pour une femme et
environ cinq pour un homme constitue une beuverie express. En
d’autres termes, la société est plus tolérante face au calage
d’alcool qu’on ne le pense".
En raison de cette incompréhension, les jeunes risquent de ne pas
être à l’écoute des inquiétudes que soulève leur comportement.
Une histoire de mauvaises habitudes
Ces découvertes sont issues d’une étude à plus grande échelle
intitulée NICO, à laquelle participent des chercheurs de Concordia.
Le projet suit l’évolution de la santé mentale et de l’activité
physique de 1053 jeunes de la région montréalaise depuis 1999, alors
qu’ils avaient 12 ou 13 ans.
NICO mesure la relation entre la consommation et la santé. Or, les
résultats révèlent que sur 85 % des participants qui continuent de
boire excessivement au début de l’âge adulte, certains se heurteront
plus tard à des répercussions.
La réalité pour les parents
La plupart des gens pensent que les adolescents qui s’adonnent au
calage d’alcool finiront par se défaire de ce penchant. Mais comme
en témoigne l’étude, la réalité est tout autre.
"Les parents devraient prendre conscience que les ados qui aiment
se soûler rapidement avant l’âge légal risquent davantage de
maintenir cette habitude au fil des ans. Cela va à l’encontre de la
croyance selon laquelle s’ils le font tôt, ils finiront par réaliser
que cette pratique n’a rien de spécial", poursuit la chercheuse.
"Un parent ne donnerait jamais à son enfant une cigarette – de
peur qu’il n’en devienne dépendant. Le même raisonnement devrait
s’appliquer à l’alcool. Retarder le premier contact avec l’alcool
serait la meilleure chose à faire, et ce, même si c’est le temps des
Fêtes". |
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