Le 2 octobre
dernier, l'équipe du professeur Lo Chung-mau du
Queen
Mary Hospital de Hong Kong greffait un nouveau foie sur un
bodybuilder nommé Wong Wan-shing (37 ans), souffrant d'hépatite B.
L'intervention de 15 heures (4 heures pour le prélèvement, 11 heures
pour la greffe) réalisée par l'équipe du professeur Lo Chung-mau
était une parfaite réussite.
Pareille
transplantation est aujourd'hui banale dans le monde entier. Mais ce
qui ne l'est pas dans le cas présent, c'est que le foie avait été
prélevé sur une donneuse âgée de 60 ans décédée la veille d'un
accident vasculaire cérébral, qui l'avait elle-même reçu 11 années
plus tôt d'un premier donneur, alors qu'elle souffrait également
d'hépatite B.
Le Professeur Lo
Chung-mau, chef de la chirurgie de l'hôpital, précise que jusque-là,
une personne souffrant d'hépatite B ne pouvait être donneur
d'organe. Mais, dans ce cas précis, la malade donneuse étant traitée
avec succès contre cette infection depuis qu'elle avait reçu ce foie
transplanté, les chirurgiens ont considéré que le foie pouvait être
de nouveau transplanté chez un autre malade souffrant de la même
infection.
Au sujet de
cette seconde transplantation, après un temps si long, qui est un
record, le Prof Lo et le Professor Chan See-ching, un autre membre
de l'équipe chirurgicale, rappellent que le foie est un organe
diffèrent des autres au sens qu'il ne présente pas d'âge limite de
transplantation, ses cellules ayant le pouvoir de se régénérer après
la transplantation dans un autre corps.
Le receveur Wong
Wan-shing, maintenant en parfaite santé, affirme : "J'étais
vraiment déprimé et inquiet, me demandant en permanence combien de
temps je pourrais encore survivre et ce que je pouvais faire. J'ai
été heureux lorsque j'ai su qu'un foie était disponible… ma vie a
été sauvée !".
Le Dr Tiffany
Wong Cho-lam, assistant professeur de chirurgie hépatobiliaire et
pancréatique au Queen Mary Hospital, a déclaré que l'intervention de
quatre heures consistant à prélever le foie sur la donneuse avait
présenté de multiples difficultés. "Le foie prélevé était plein
d'adhérences résultant de la première transplantation, que nous
avons dû soigneusement séparer de l'organe afin de pouvoir
reconnecter les innombrables vaisseaux sanguins au corps du receveur".
Il précise encore que ces adhérences sont fréquentes sur un organe
greffé, le corps ayant subi un traumatisme grave.
Source : South
China Morning Post |