Christopher
A. Hart, directeur du
NTSB (National
Transportation Safety Board), a annoncé ce lundi 3 novembre lors
d'une conférence de presse que le propulseur de SpaceShipTwo n'était
vraisemblablement pas en cause lors de l'accident du 31 octobre
dernier ayant provoqué la destruction de l'appareil et la mort d'un
de ses pilotes.
Selon les
résultats de l'enquête en cours, le réservoir de comburant et le
bloc de propergol solide n'ont pas été perforés et ont été retrouvés
intacts au sol. Et si l'on en sait maintenant un peu plus sur le
déroulement du vol jusqu'à sa fin tragique, ne nombreux éléments
restent obscurs.
A 09h30 locales,
l'avion porteur WhiteKnightTwo "Eve" décollait, emportant le
vaisseau SpaceShipTwo "Enterprise" sous son empennage. A 10h10,
l'ensemble parvenait à l'altitude de largage, soit 14.000 mètres.
Les deux appareils se séparaient alors, tandis que le moteur de
SpaceShipTwo était mis en route.
C'est alors que
plusieurs incidents allaient précipiter les évènements. Selon Doug
Messier, rédacteur en chef du magazine
Parabolic Arc
et témoin de l'événement, le moteur s'est mis à "tousser" dès que
l'appareil s'est séparé de son avion porteur. Il lui a semblé que le
moteur fonctionnait de manière anormale. Théoriquement, il devait
brûler son carburant en continu pendant un certain temps, mais il
semblerait qu'il se soit immédiatement coupé puis qu'il ait
redémarré.
S'agissant d'un
vol d'essai, l'appareil était bardé, tant à l'intérieur qu'à
l'extérieur, de caméras et d'enregistreurs. Il restait en outre en
liaison télémétrique constante avec le sol. Sur les enregistrements
vidéo pris à l'intérieur de la cabine, on voit que le copilote
Michael Alsbury déverrouille le système de basculement des ailes 9
secondes après la mise à feu du moteur, alors que la vitesse atteint
Mach 1. Or, il n'était censé effectuer cette action que plus tard, à
Mach 1,4. Toutefois ce déverrouillage n'entraine pas automatiquement
le pivotement de la partie mobile de l'aile : celui-ci est déclenché
par une deuxième manœuvre effectuée par les pilotes, lorsque
l'appareil, parvenu au sommet de sa trajectoire, commence à retomber
vers le sol.
Or, les données
disponibles, ainsi que les images prises depuis le sol, montrent que
l'aile a basculé 2 secondes exactement après le déverrouillage.
Perdant brutalement son aérodynamisme en pleine accélération,
l'appareil s'est alors désintégré.
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