Alors
qu'Intel vient tout juste de lancer la production de masse de
microprocesseurs en 14 nm, le célèbre fondeur vient d'amorcer le
passage à l'étape suivante en investissant 6 milliards de dollars
pour la création d'une nouvelle usine en Israël destinée à la
gravure en 10 nm dans un premier temps, 9 nm ensuite.
Le projet, qui prévoit cette nouvelle implantation à Kiryat Gat,
vise la réaffectation d'une usine déjà existante consacrée à la
gravure en 22 nm tout en l'agrandissant considérablement par le
rachat du site adjacent occupé précédemment par le fabricant de
mémoires flash Micron Technology. Le personnel occupé passera ainsi
de 2500 à 3500 employés et ingénieurs.
Cet investissement de 6 milliards de dollars constitue la plus
importante somme d'argent jamais consacrée dans le monde à
l'installation d'une usine de microprocesseurs et se révèle une
véritable manne économique pour la région. Les nouvelles
installations devraient entrer en service en 2016 avec la production
des processeurs à architecture Cannonlake, en avance de pas moins de
deux générations sur l'actuelle Broadwell (14 nm) lancée seulement
cet automne, et successeurs de la génération Skylake (12 nm) qui
entrera en production en 2015.
Pourquoi Israël
?
Simplement parce
que l'Europe a raté l'occasion. Un rapport remis à la Commission
européenne au printemps dernier par le Cabinet européen
Décision
recommandait la création d'incitations financières pour ériger les
nouvelles installations d'Intel sur le Vieux Continent.
Malheureusement, Bruxelles est allergique à toute subvention à la
production sans toutefois les interdire, mais quand elles sont tout
de même accordées, elles restent largement inférieures à ce que
proposent d'autres états comme Taïwan, Singapour, les Etats-Unis et,
bien entendu, Israël. Intel recevra ainsi une subvention de 300
millions de dollars et bénéficiera d'un impôt sur le revenu limité à
5% pendant 10 ans, une offre difficile à refuser.
On rêve que
l'Europe retienne la leçon…
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